Qui suis-je

Hippolyte chlorate - généalogie

Tous mes amis m’ont un jour demandé :
-  Mais d’où tiens-tu ce nom et ce prénom ?
J’ai toujours fait des réponses évasives ne tenant pas à déclencher des rires moqueurs. Il faut quand même que je vous raconte l’histoire de ce patronyme.
Mon prénom, vous l’aurez remarqué ne s’écrit pas comme il faut. La véritable orthographe est Hyppolite, le y au début bien que qu'il y est des controverses sur la bonne orthographe.
Cette erreur, et je tiens à ce qu’elle perdure vient de la faute d’un préposé  de l’Etat Civil, à l’enregistrement de ma naissance, juste après la révolution.
Autre anomalie mais elle est de mon fait : Nous sommes une famille noble et comme vous le savez cela a été mal vu pendant cette période trouble. Je ne donne jamais mon nom complet, vous allez comprendre pourquoi.
Mon nom complet est Hippolyte Chlorate de Soude.
Ne croyez pas à une plaisanterie de potache. Les de Soude sont une vieille famille de petits nobles poitevins. Vous pouvez vérifier sur le site http://www.geneanet.org.
Par contre Chlorate est le résultat d’une gueule de bois d’un de mes ancêtres qui dessinant l’arbre généalogique de la famille remplaça Cleophas par Chlorate. C’est tout bête et maintenant je porte le nom d’un produit chimique dont nul n’ignore les qualités explosives quand on l’associe au charbon en poudre.
Coïncidence curieuse,  mon père était garçon de laboratoire de Lavoisier chimiste mondialement connu qui mourut sous la guillotine.
J’envisage avec angoisse le jour où je devrais dire au micro d’une station de télévision que je m’appelle Hippolyte Chlorate. Si, en plus, je dois avouer que le nom complet est Hippolyte Chlorate de Soude..
Ah ! Si j’avais pu m’appeler Hippolyte Cleophas de Soude ma vie en aurait été bien changée.

mes premiers livres

Lesage

Le diable boiteux

Lesage

Astaroth

La Fontaine

fables

Mickey Mouse

premiers dessins

Les premiers livres que j’ai lus me sont restés très vivaces dans ma mémoire.
Le premier fut une bande dessinée de Mickey en sépia, pas en couleur, qui me faisait un peu peur. Je crois que c’est ce livre qui est à l’origine du cauchemar de mon enfance qui me hante encore : je suis au bord de la piste d’un cirque et je regarde les clowns et tout d’un coup les clowns deviennent de gros nuages qui grossissent, grossissent et m’enveloppent à me faire hurler. Le deuxième était un gros volume des fables de monsieur La Fontaine. C’est dans celui-ci que j’ai commencé à lire. J’ai une tendresse particulière pour « Perette est le pot au lait » et pour le « Renard et le corbeau ». J’aime bien aussi « le loup et l’agneau ». Je ne comprenais pas tout. L’autre livre qui guida mes lectures tout au long de ma vie fut Le Diable Boiteux de Le Sage plus connu pour avoir écrit Gil Blas. Je me souviens encore du soir ou je l’ai ouvert pour la première fois. Nous venions d’emménager au N°1 rue des Arts Réunis. Je couchais dans une toute petite mansarde que l’on échangea peu après pour une plus grande. Dans cette petite mansarde j’étais seul Alors que dans la plus grande je dormais avec mon frère. Tous les soirs avant de m’endormir je lui racontais mes voyages fabuleux aux Amériques. Mais ceci est une autre histoire.
Ce soir là le vent soufflait fort et je lisais à l’aide d’une lampe de poche du modèle avec la grosse pile rectangulaire.
D’un côté je ne croyais pas à ce pouvoir du diable de voir à travers les murs mais d’un autre ce pouvoir me fascinait. Je le sentais derrière la lucarne au-dessus de mon lit qui ricanait et jouissait de ma peur. Il s’appelait Astarot, Belzébuth, non plutôt Asmodée le démon de la luxure. Je savourais ce mot comme un bonbon délicieux. Je ne connaissais pas la définition de la luxure mais ce mot me faisait rêver. Ce n’était pas le diable ? C’était le vent ? Vous êtes sur ?
L’original de ce livre a bien sur disparu comme beaucoup d’objets ou jouets ayant bercé mon enfance. Le pistolet Solido, mon premier vélo et plein de petites choses précieuses quand on a dix ans.
Il y a quelques années j’ai enfin retrouvé ce livre chez un bouquiniste au Mans, bouquiniste disparu depuis comme tous ses confrères. Plus personne ne lit le Diable Boiteux et moi non plus. Quoique, je l’ouvre de temps en temps et je me dis que ce serait bien intéressant de voir à travers les murs. Peut-être moralement répréhensible mais bien intéressant. Et puis il y a tant de secrets à découvrir.
J’aime bien découvrir des secrets. Quand j’étais jeune la curiosité était mon principal défaut. Je suis toujours curieux mais pas des mêmes choses. Je sais plein de choses maintenant. J’ai appris.
Et si déjà Asmodée était mon ange gardien ?
A la réflexion je crois bien qu’Asmodée pourrait être l’ange gardien des journalistes car il pousse à la curiosité et à voir ce qui est caché. N’est-ce pas le travail d’un journaliste d’investigation ?. Si vous voulez faire une carrière de journaliste, croyez en Asmodée. Grace à lui percez le mur du mensonge et faites éclater la vérité.

le désert des tartares

Le Désert des Tartares est un roman de Dino Buzzati paru en italien en 1940. Ce livre que j’ai lu et relu me poursuit comme une prédiction de cartomancienne. Comme le lieutenant Giovanni Drogo j’attends. J’espère non pas l’ennemi à combattre mais l’accomplissement de ce pourquoi je suis fait. Ne me demandez pas pourquoi je suis fait. Je ne le sais pas vraiment en réalité. Mais je sais qu’un jour cela me sera révélé.
Certaines fois je sens que l’instant tant attendu est arrivé, je comprends enfin que je suis un pianiste surdoué et seul un infime espace me sépare de la démonstration de ce don. Il ne manque que le déclic. Quand je suis dans cet état d’esprit je sens que si tout à coup un piano se trouvait devant moi, je saurais en jouer. J’ai les notes au bout des doigts. Je ressens même le vertige, le trac du soliste qui entre en scène devant 2000 mélomanes qui sont venus assister à mon concert. Je m’assieds sur le petit banc tapissé de velours devant un Stenway de toute beauté, je me concentre malgré la toux d’un spectateur tout proche et c’est Chopin qui guide mes mains. C’est parti pour la sonate N° 2 en si bémol mineur opus 35. Je passe en une fraction de seconde du stress le plus pénible à la sérénité de l’exécution parfaitement maîtrisée. Le temps s’écoule dans un recueillement presque religieux. Les applaudissements me surprennent par leur intensité. Je suis merveilleusement heureux.
En d’autres occasions J’ai eu l’intime conviction que j’allais assister, là tout de suite, à la première rencontre indiscutable avec des extra-terrestres. J’ai raconté par ailleurs une de ces rencontres réelles ou rêvées. Vous voyez encore le lien avec le désert des Tartares.
Il m’arrive aussi souvent d’approcher le moment où je vais enfin rencontrer la femme parfaite qui sommeille en moi. Non pas que j’ai à me plaindre de mon épousa actuelle. Elle m’accompagne depuis de nombreuses années sans se plaindre de mes sautes d’humeur et de mes silences de rêveur perpétuellement dans la lune. Elle exerce ses activités d’épouse avec conscience et application mais il lui manque peut-être un peu de l’imagination et de l’humour qui me combleraient. Cette rencontre imaginée, vous allez comprendre pourquoi, commence toujours par l’accident mortel qui terrasse mon épouse dans sa voiture un jour de brouillard et de grande circulation. Le conflit moral que poserait dans mon esprit la rencontre de la femme idéale avec mon épouse actuelle est donc éliminé. Je peux rêver la conscience tranquille même si quelques larmes sont les bienvenues. Voilà comment cela se passe généralement.
Je suis accoudé à une barrière qui entoure le lac devant lequel je me trouve. Je choisis délibérément un lac car je déteste la mer et un lac entouré de montagnes est l’environnement parfait pour mon rêve. J’observe les quelques pêcheurs et canotiers qui s’activent mollement sur l’eau. Comme il ne se passe rien d’intéressant je me remets à rêver de la fille que j’ai aimé à 15 ans et à qui je n’ai jamais rien dit, à la maitresse que j’ai peut être aimée mais qui a disparu de mon univers rapidement et ainsi de suite. Et soudain, sans que j’ai pu la voir arriver elle est là et vient s’accouder près de moi. Elle reste quelques minutes sans rien dire. Je ne dis rien non plus mais je l’observe à la dérobée, sournoisement. Elle est brune forcément car je n’ai pas d’attirance pour les blondes, avec de superbes yeux noirs, et là je commence à vibrer. Est-ce possible ? Tout à coup un pêcheur se lève bascule dans l’eau entraîné par l’énorme carpe qu’il guettait depuis des jours et qui tout à coup s’est laissée prendre à l’hameçon bien camouflé dans de la purée de pomme de terre. Ma voisine éclate d’un rire communicatif et je l’imite inconsciemment. Au bout de quelques mots échangés nous nous sentons comme de vieux amis, complices. Nos bras se touchent et nos regards se croisent en disant mille choses. Bien vite nous oublions le pêcheur, les canotiers et nous partons marcher sur le petit chemin qui fait le tour du lac. Nul besoin de se tenir la main ou de s’embrasser notre couple est fusionnel comme j’en ai toujours rêvé. Ce rêve de la femme idéale est comme un bonbon de consolation que je sors de ma poche chaque fois que la réalité quotidienne me déçoit. Quand je reviens sur terre, bien évidemment aucune femme idéale n’est apparue près de moi. Encore un exemple du syndrome des Tartares.
J’ai également attendu les visiteurs de mon petit musée sur la photo argentique. Petit musée que j’avais monté en souvenir de mon enfance et du musée d’histoire naturelle de Rouen que j’ai longuement fréquenté à l’époque ou je m’intéressais aux serpents et aux vipères en particulier. Ce petit musée installé dans un beau bâtiment classé mais mal situé a fait l’objet d’un article élogieux dans la presse locale et j’en avais été assez fier. La semaine qui a suivi la parution de l’article le réseau de téléphone mobile a disjoncté et je n’ai pu répondre à aucun appel de visiteurs intéressés. J’ai passé des heures et des jours à attendre un visiteur, en vain. J’ai eu quelques visites d’amis et des problèmes de santé sont venus conclure cette expérience. Un autre effet désert des Tartares.
Vous allez penser que j’ai passé une grande partie de ma vie à attendre. Détrompez-vous, j’ai fait plein de choses, j’ai exercé plusieurs métiers avec plus ou moins de bonheur mais aucun ne m’a comblé. Je me suis trompé presque à chaque fois. L’informatique m’a presque réussi à me séduire mais c’était trop tôt, l’exercice d’une activité commerciale a été un échec patent, la photographie m’a fait prendre conscience que je n’avais aucun sens artistique et pourtant j’y ai cru longtemps. Les métiers manuels m’ont attiré mais j’ai manqué de la rigueur qui fait un bon ouvrier.
Mais il faut être patient, un jour vient où les pièces du puzzle se mettent en place. J’aurais du reconnaître un premier indice en 2010 : Avec ma fille nous étions membres d’un blog ésotérique et j’avais démarré un post ou je racontais chaque jour un chapitre d’une petite histoire fantastique. J’y avais pris grand plaisir mais cela n’avait pas déclenché de prise de conscience. Mais aujourd’hui tenez-vous bien je sais que ce moment est arrivé. Je sais où et quand j’ai arrêté d’attendre et commencé à faire ce pourquoi je suis fait. J’aurais pu vous dire cela dès le début mais auriez-vous compris que mon attente a été longue, très longue et que souvent le désespoir m’a fait désespérer en ma capacité à créer. Maintes fois dans ma vie j’ai commencé à écrire et à chaque fois quelque chose m’empêchait de poursuivre. L’écriture me semblait un acte impudique et je n’arrivais pas à croire à l’intérêt de ce que j’avais à dire. De plus mille histoires se bousculaient en même temps dans mon cerveau et je n’arrivais pas à écrire un récit structuré. Lisant beaucoup (une autre manière d’attendre) je ressentais un blocage dans l’exercice de l’écriture sans bien comprendre pourquoi. Je commençais plein d’histoires et n’en terminais aucune. La seule chose en laquelle je croyais était le pseudonyme que j’avais choisi il y a déjà longtemps pour mes œuvres futures : Hippolyte Chlorate . Il y a donc quelques semaines, le 15 septembre 2016 exactement j’ai écrit une petite nouvelle fantastique intitulée « la rue pavée » et le 29 septembre je l’ai envoyée à ma fille et à mes petites filles. Depuis cette date je leur ai envoyé chaque semaine une petite histoire. Ce peut être une histoire policière, une histoire fantastique ou un souvenir. Je prends un plaisir extrême à ce travail d’écriture tout en étant conscient que ma prose ne mérite pas l’attention d’un éditeur (la lucidité fait partie des qualités qu’on acquiert avec l’âge) tout simplement parce que le style et le contenus des romans modernes a profondément évolué. Prenez les romans de Fred Vargas, Dan Brown, Jo Nesbo ou de Stieg Larsson et vous verrez que le niveau littéraire a fait un bond formidable. J’écris pour mon plaisir en espérant distraire les quelques lectrices de mon fan club. Dernier point : Je sais aussi quel a été le déclic. C’est quand j’ai abandonné l’écriture sur un cahier pour écrire avec un clavier d’ordinateur que les blocages ont disparu. Devant mon ordinateur je peux passer d’une histoire à l’autre en un instant, je peux déplacer un paragraphe, introduire une histoire A dans une histoire B, commencer par un souvenir et finir par un délire. L’ordinateur m’a délivré de mes démons et internet a été la béquille de ma mémoire vieillissante.
Je ne m’étendrai pas sur l’ultime attente car elle est universelle et connue de tous.
Alleluia.

mon Elizabeth

Elisabeth


Alors que j’avais environ 6 ans il m’arrivait d’aller passer une soirée chez ma grand-mère paternelle dont je parlerai bientôt. L’appartement de ma grand-mère se composait d’une grande pièce faisant à la fois salle à manger et cuisine et de deux petites chambres. Celle ou j’ai fait quelques séjours était sombre, meublée d’un lit aux montants d’acier laitonné avec la grosse boule de cuivre aux 4 coins. Un édredon énorme venait m’ensevelir quand on m’y conduisait sous prétexte de ma fatigue alors que j’avis bien compris que les conversations allaient tourner sur des sujets qui m’étaient interdits. Dès que l’adulte qui m’avait emprisonné là était sorti je m’empressais de me lever pour aller d’abord écouter à la porte et une fois ma curiosité satisfaite j’allais regarder ce qui se passait au-delà de la fenêtre. Et cet au-delà était la cour d’un couvent ou je voyais des ombres noires se promener dans un apparent silence et selon un cérémonial que j’ai retrouvé bien plus tard dans mes lectures des romans de Pierre Véry ou Fred Kassak. Ces nonnes tout de noir vêtues et marchant en rangs bien alignés me fascinaient et de leur spectacle naissait dans mon esprit des rêves étranges qui me faisaient frissonner. Quand arrivées au mur d’en face elles faisaient demi-tour je pouvais les voir de face mais comme elles marchaient le visage baissé le spectacle était quasiment le même que dans l’autre sens, hormis la démarche. Parfois une des nonnes levait la tête et j’avais le sentiment enivrant que c’est moi qu’elle regardait. C’était plus qu’un regard curieux, c’était comme un appel et je pleurais de la voir baisser la tête à nouveau. Mon impuissance à l’aider me torturait et je retournais me cacher sous l’édredon qui m’écrasait de son poids de plumes. N’arrivant pas à me rendormir  je revenais dans la salle prétextant un cauchemar et l’odeur de la cuisine, les paroles ronronnées des adultes m’aidaient à rejoindre une réalité rassurante.
Quelques mois après, en 1944 donc nous avons subi les bombardements de l’aviation anglaise et chaque soir nos allions nous réfugier dans un abri près de la gare centrale de Rouen. C’est là que j’ai vu ma religieuse pour la deuxième fois. Je ne jurerais pas que c’était celle que j’avais vue de la fenêtre chez ma grand-mère. L’espèce de cave ou nous étions entassés était peu éclairée. Cet éclairage provenant d’une seule lampe alimentée par une dynamo entrainée par un vélo sur lequel pédalait un volontaire. Et pourtant, pendant que ma mère s’occupait de rassurer mon frère la religieuse s’est immédiatement approchée de moi et m’a pris sur ses genoux pour me câliner. Je me souviens très bien de ce moment assez bizarre car étant assez indépendant je ne recherchais pas les témoignages d’affection à part ceux de ma mère. Elle me berçait contre sa poitrine en me murmurant des paroles qui devaient être en latin car je ne comprenais rien et ce qui m’irritait au début devint finalement assez plaisant.
La vie à Rouen devenant impossible nous sommes partis dans le Poitou ou j’ai vécu des mois merveilleux. J’en reparlerai une autre fois car je dois encore vous parler de ma religieuse que j’ai retrouvée, non pas au Poitou mais à Rouen où nous sommes revenus en 1946. Mes parents nous avaient inscrits dans une troupe de scouts et je fus astreint à une certaine activité religieuse : messes le dimanche matin à 7 heures avant d’aller marcher, et processions diverses dont celle du mois de mai vers la basilique Notre Dame de Bonsecours. C’est au cours de cette procession que j’ai retrouvé ma religieuse ou disons plutôt qu’elle m’a retrouvé. Je pense avoir participé ce jour là à une des dernières processions catholiques aussi imposantes. Toute une cohorte de prêtres, moines et moinillons, religieuses, scouts et civils divers, évêques, et peut-être cardinaux. Je n’en suis pas sur mais un peu de rouge au milieu des surplis blancs aurait fait joli. La montée vers la basilique au sommet de la côte saint Catherine était assez longue et fatigante. Tout le monde autour de moi chantait des cantiques et je me sentais assez isolé jusqu’à ce que ma religieuse vienne me chercher et m’accompagner en me tenant par la main. Elle n’était plus habillée en religieuse. Avait-elle abandonné le voile ? Je ne sais et peu m’importait. Je la trouvais très belle mais une immense tristesse se lisait sur son visage. J’ai toujours rêvé d’apprendre et parler le latin, ce doit être grâce à elle car tout au long de la procession elle n’a pas cessé de me parler en latin. C’était comme une berceuse murmurée à mon oreille et pour un peu j’aurais cru en Dieu, le Christ et ses saints. Quand nous sommes arrivés à la basilique elle m’a abandonné sans un mot, juste une caresse sur la joue, sans me regarder. J’ai retrouvé les copains de la troupe de scouts et assisté à la messe en pensant à tout autre chose qu’à la gloire de Dieu. J’ai beaucoup pensé à elle les jours suivants et puis elle est s’est échappée de mes rêves jusqu’au jour ou je l’ai revue. Cette fois-là j’avais quinze ans et j’étais en colonie de vacances dans les Alpes, à Crevoux pour être précis. C’était la dernière année de colonie en tant que colon. L’année suivante j’ai suivi une formation de moniteur et à 18 ans j’ai été moniteur dans une colonie en Italie. A Crevoux donc je retrouve ma religieuse qui m’est apparue comme monitrice au milieu des autres moniteurs. Là j’ai eu un choc. Le hasard de la guerre n’y était plus pour rien. Elle était là pour moi et moi seul mais je doutais : était-ce bien elle ? Mon imagination ne me jouait-elle pas un tour ? A quinze ans l’imagination joue un grand rôle. Les premiers jours ont passé sans qu’Elisabeth, c’est son nom, se préoccupe de moi. De mon côté je m’intéressais de très près à deux filles que je retrouvais tous les ans dans cette colonie de vacances organisée par le comité d’entreprise de mon père. A cette époque le relations entre garçons et filles étaient on ne peu plus sages : se tenir par la main pendant une promenade était extrêmement osé et pour rien au monde on aurait tenté un rapprochement plus intime. Un matin Élisabeth lança « J’emmène Gérard se promener ». Elle me prit par la main et sans que quelqu’un ose la contredire elle me conduisit vers le chemin qui serpentait au milieu des pins. J’étais sans voix, n’osant imaginer vers quoi cette promenade pouvait aboutir. Peu de temps après notre départ un aigle nous survola de si près que j’ai gardé longtemps le souvenir du bruit de son vol au-dessus de nos têtes. Je l’ai à peine vu mais il était immense et d’une beauté à couper le souffle. A partir de ce moment je n’ai plus pensé qu’à cet aigle. Quand Elisabeth a proposé de se reposer et de s’allonger sur l’herbe je me suis exécuté, sans arrêter de penser à mon aigle. La pensée de tenter un geste ou un baiser ne m’a pas effleuré et elle n’est pas allée plus loin que cette invitation à s’allonger. Aujourd’hui encore je m’interroge sur ce que j’aurai du ou pu faire ce jour là. Au bout d’un moment nous nous sommes relevés et nous sommes redescendus vers la colonie ou j’ai raconté longuement la rencontre de l’aigle. Il ne s’est rien passé d’autre dans ce mois de vacances. L’année suivante mes parents m’ont envoyé passer quelques semaines chez une sœur de mon père mariée à un homme charmant au bord de la Méditerranée dans un village devenu célèbre depuis la rupture d’un barrage. Les trains de nuits n’avaient pas disparu et c’est de nuit que j’ai fait le voyage de Paris vers Fréjus. Devinez qui j’ai retrouvé dans le train ? Sœur Élisabeth qui était redevenue religieuse mais cette foi-ci dans une tenue austère avec une cornette immaculée. Elle s’est assise en face de moi avec un petit sourire mais sans un mot comme si nous ne nous connaissions pas ce qui est peut-être vrai. Elle s’est mise à égrener son chapelet en murmurant les mots que j’avais entendu des années auparavant dans l’abri de la gare de Rouen. J’étais tétanisé et l’agilité de ses doigts sur le chapelet me fascinait. Les heures ont passé, des voyageurs sont montés, d’autres son descendus, j’ai lu et relu les consignes sous la fenêtre « e pericoloso sporgersi » ou « it is dangerous to lean out » et la nuit est passée sans qu’un rapprochement pourtant souhaité ne se produise. Les années ont passé, mais le souvenir d’Élisabeth, jambes nues, couchée dans l’herbe ne m’a jamais complètement quitté. Une autre guerre mais cette foi-ci coloniale est venue me voler 28 mois de ma jeunesse. Élisabeth s’est retrouvée enfouie parmi les souvenirs d’enfance et je n’y ai plus pensé pendant des années. Et puis, il y a quelques années, étant venu habiter dans un petit village de l’Orne alors que je me promenais dans les allées d’un petit monastère elle est apparue au coin d’une chapelle. La silhouette toujours aussi fine, le port de tête toujours aussi fier et le regard aigu comme une dague. C’était elle j’en ai eu la certitude dans l’instant ou nos regards se sont croisés. Elle était vêtue d’une aube grise, un fichu gris et blanc sur la tête, une croix sur la poitrine. Mes jambes se sont mises à trembler et j’ai du vite aller m’asseoir sur le banc le plus proche. Elle est venue me rejoindre et s’est assise à son tour. Nous sommes restés un moment sans parler. Et elle a ressorti son chapelet et le murmure de sa voix est venu se mêler au bruit des grains de buis du chapelet. Ce n’était plus du latin, ou alors je le traduisais inconsciemment et alors j’ai entendu :
Je t’aime et ne sais pourquoi amour impossible pourquoi amour maudit qui me ronge le corps je t’aime comme une drogue qui me brûle les veines j’ai tout fait pour oublier  j’ai tout fait pour te fuir et parfois j’ai réussi  et te voilà tu sais maintenant tu sais et nous sommes là étrangers et si proches nos mains se cherchent et ne se trouvent pas tes paroles muettes me résonnent dans les oreilles pourquoi si tard pourquoi trop tard tu as tout compris depuis longtemps et tu n’as rien fait pour me prendre toi que j’aime tant quel aimant nous attire et nous repousse indéfiniment et le temps passe et je t’avais oublié et tu m’avais oubliée et le temps s’étire et l’espace s’étend et je m’en vais et tu t’en vas adieu non ne t’en vas pas reste auprès de moi encore un instant, regarde moi pleure moi ensevelis moi sous les plis de ton amour inachevé reste encore et ose enfin, ose ce baiser qui te brûle les lèvres et dessèche les miennes. 
 Je n’ai pas osé elle est partie et j’ai pleuré.
 Nous sommes en 2017. J’ai vieilli, ma santé a décliné et mes promenades se limitent à faire le tour du lac de la ville toute proche. J’aime regarder les cygnes et les canards qui décorent ce petit lac artificiel au pied du casino où les retraités de la région viennent chercher fortune pour oublier leur arthrose. L’autre jour alors que j’étais accoudé au petit muret qui donne sur le lac et que j’admirais les canards traçant paresseusement des ondes légères sur la surface de l’eau une femme est venue s’accouder au muret à quelques pas de moi. Je me suis bien gardé de la détailler ostensiblement mais j’ai vu une femme grande, brune, vêtue d’un long manteau ocre et de bottes en cuir brut. Je l’ai regardée distraitement. Un cygne alerté par notre présence s’est approché pour profiter des morceaux de pains que les habitués distribuaient chaque jour. Nous n’avions rien à lui donner et il nous lança un regard méprisant. Ma voisine se tourna vers moi et lança en souriant : 
-  Il n’a pas de chance, la boulangerie est fermée aujourd’hui.
Son regard était amical certainement rassuré par mon âge évident et mon silence. Je suis persuadé qu’elle avait compris que je n’étais pas un dragueur comme on en rencontre partout aujourd’hui. Je me suis senti obligé de répondre :
- Il aura plus de chance sous le pont du casino. J’y vois la petite dame qui vient souvent lancer du pain aux canards du haut de ce petit pont.
- Vous venez souvent ici ?
 - Non, pas très souvent car on n’y fait pas de rencontre intéressante.
- Et aujourd’hui c’est intéressant ? dit-elle avec un sourire moqueur.
- J’ai l’impression que le ciel s’éclaircit et qu’un événement intéressant est en train de se produire.
- Vous êtes clairvoyant ?
- Non mais je sais lire un regard et ce que je lis sur votre visage réveille en moi des souvenirs anciens enfouis dans ma mémoire et que j’hésite à croire réels. Pouvez-vous me dire votre prénom ?
- Je n’ai pas de raison de vous le cacher. Vous m’auriez demandé mon numéro de téléphone, je serais déjà partie. Je m’appelle Élisabeth et vous ?
Je restais quelques secondes sans voix.  Ce prénom raisonnait en moi comme une fanfare.
- Je m’appelle Hippolyte. Votre prénom évoque en moi des souvenirs auxquels j’ai du mal à croire et je lis plein de choses dans vos yeux et sur votre visage. Pardonnez ma hardiesse mais j’aime explorer un visage comme on découvre un paysage de la campagne qui se dessine insensiblement au four et à mesure qu’on élargit son champ de vision. Au début on est simplement émerveillé devant le champ de coquelicots qui ondule doucement sous le vent. Et puis on découvre le petit bois au fond du champ et derrière le bois le clocher d’un petit village bien caché. On tourne un peut la tête et le petit étang qui se cache à gauche fait son apparition. Les nuages sont légers, un vol d’étourneaux zèbre le ciel et clôture le spectacle. C’est ainsi que je vous ai vue : comme un paysage qui se dévoile peu à peu sous le regard qui en découvre la beauté. Vous noterez que visage rime avec paysage. Je dirais aussi qu’il y a des visages à rides comme il y a des paysages arides. Excusez-moi ce jeu de mots au un peu surréaliste mais je n’ai pu m’en empêché. Et surtout j’ai vu en vous quelque chose d’extraordinaire, comme une mémoire qui se révèle. Nous nous sommes déjà vus de nombreuses fois j’en suis sur.
- Vous me surprenez Hippolyte. Je n’ai jamais entendu quelqu’un me décrire ainsi que vous venez de le faire. On me parle de mes yeux, de mon teint de ma bouche et de mes cheveux avec une gourmandise qui en dit long sur le but recherché. Vous m’avez parlé comme un poète sans chercher à me séduire ou à m’impressionner.
- Je ne suis pas un poète, je n’ai fait que vous dire ce que je ressentais. Il faut que vous sachiez pour comprendre qu’une Elisabeth me poursuit depuis mon enfance. C’est peut-être vous.
- Peut-être. Il faut que je fouille à mon tour dans mes souvenirs, il n’est pas impossible que nous nous soyons déjà rencontrés dans le passé. Je dois vous laisser Hippolyte mais peut-être nous reverrons nous.
- Vous partez déjà ?
- Hélas, oui, mais rassurez-vous Hippolyte,  dans quelques jours ou quelques années nous reprendrons cette conversation et peut-être alors nos souvenirs se rejoindront. Au revoir.
- Au re….
Je suis resté, accoudé à mon parapet comme ahuri. Ce bout de phrase : « quelques jours ou quelques années » tournait en boucle dans ma tête. J’en suis sur, ce ne pouvait être qu’Elisabeth qui avait dit cela. Une femme ordinaire aurait dit quelque chose comme : « si je reviens dans la région peut-être nous reverrons nous » mais elle n’aurait pas ajouté : quelques années. Je suis reparti pensif en essayant de me souvenir de cette inconnue avec le plus de précision. Je regrettais de ne pas l’avoir détaillée davantage. Était-elle brune ou ? Oui, de cela je suis sur ; avait-elle les yeux noirs ? J’hésitais : bleu foncé peut-être ? Je balançais entre le besoin de me souvenir et l’envie de la voir comme j’aimerais qu’elle soit. Le manteau et les bottes, je les voyais clairement. Sa bouche, ses lèvres ? Je gardais le souvenir d’un sourire à la fois ironique et bienveillant. Une bouche comme je les aime : plus portée à rire qu’à gronder ou mépriser. Je suis retourné à mon auto et je suis rentré à la maison tournant sans cesse mille questions dans ma tête.
Bien évidemment j’ai trouvé un prétexte conjugal pour retourner au lac dès le lendemain mais pas d’Elisabeth au rendez-vous bien entendu. J’ai laissé passer fébrilement les jours jusqu’au mardi suivant : toujours pas d’Elisabeth. Mes souvenirs s’enrichissaient chaque jour davantage sans que je prenne conscience que mon imagination jouait le premier rôle dans cette recherche de souvenirs. Parmi ceux là  un en particulier me tourmentait : la démarche d’Elisabeth quand elle est partie : légère, sans que l’on entende le bruit de ses pas sur le sol, sableux il est vrai à cet endroit, comme si elle flottait quelques millimètres au-dessus du sol. Encore une fois mon imagination me jouait des tours.
Après quelques semaines mon impatience se dilua dans d’autres soucis et au bout de 6 mois je n’y pensais que de temps à autre.
Le temps a passé et l’arthrose m’impose sa présence avec plus d’insistance chaque jour. Je retourne de temps en temps au bord du lac ; je me sentais fataliste mais un tout petit espoir vacillait dans ma tête. Les canards étaient toujours là, les cygnes promenaient les jeunes sur le dos comme je l’avais fait avec mes enfants il y a bien longtemps.
- Bonjour Hippolyte !!!
- …. ????.....
- Ho ! Ho ! Hippolyte, je suis là…
- Bonjour Elisabeth, excusez-moi, j’ai été tellement surpris que j’en suis resté sans voix. Vous êtes revenue, je suis fou de joie…
- Remettez-vous Hippolyte, je ne suis pas la bonne fée venant exaucer vos vœux. Je viens juste bavarder comme nous l’avions fait l’an passé. Comment allez-vous ?
- Je vais aussi bien que les turpitudes de mon âge me le permettent. Mais à l’instant je vais super bien. Et vous ? Je vous trouve encore plus belle que dans mes souvenirs. J’ai longtemps hésité sur la couleur de vos  yeux. Je me rends compte qu’ils sont d’un vert profond qui est parfois presque noir. Mais vous n’avez pas changé de tenue, bizarre pour une femme, vous ne suivez pas la mode ?
- Vous avez raison, la mode m’indiffère. Mais dites-moi, vous ne deviez pas me parler de vos souvenirs dans lesquels voyageait une certaine Elisabeth ?
Nous sommes allés nous asseoir sur un banc à quelques pas du lac car je fatigue assez vite si je restais debout trop longtemps. Je racontais alors les différentes Elisabeth qui avaient jalonné ma vie. Elisabeth m’écoutais sans m’interrompre. Je m’arrêtais attendant un commentaire d’Elisabeth.
-Voulez-vous que nous écrivions ensemble la suite de cette histoire Hippolite ?
- Avec plaisir mais comment allons-nous faire ? Je n’ai ni carnet de note, ni magnétophone ?
- Je suis certaine que vous vous souviendrez de tout. Pour commencer je propose de m’accompagner chez moi. J’habite tout près d’ici et découvrant ou je vis vous pourrez mieux comprendre qui je suis.
- D’accord, nous y allons à pied ou je vous emmène dans mon auto ?
- Allons, dans votre auto, ce sera plus rapide et plus facile.
Nous sommes revenus sur la route ou mon auto était garée et je lui ai ouvert la portière. Je l’ai à peine vue s’installer, elle s’est assise sur le siège comme l’aurait fait un mouchoir de soie poussé par le vent. J’ai fait le tour de l’auto pour rejoindre ma place à gauche. Nous sommes partis sans échanger un mot autre que : tournez à droite ou continuez jusqu’au prochain croisement. De temps en temps elle posait sa main sur la mienne quand je changeais de vitesse et je ne sentais rien ou presque. Nous ne sommes pas allés loin mais nous sortîmes quand même de la ville et nous avons vite trouvé la maison d’Elisabeth. Je ne fus pas surpris. C’était une maison datant du XIXème siècle, certainement dessinée par l’architecte Léon Bénard reconnaissable avec ses briques de couleur verte. Elle semblait comme abandonnée mais solide encore. La porte d’entrée s’effaça sans un bruit et nous sommes entrés dans un salon d’un autre âge et d’une tristesse infinie jusqu’à ce qu’Elisabeth allume les différentes lampes disséminées dans la pièce. L’atmosphère changea alors subtilement et fut rapidement douillette et chaleureuse. Le feu de cheminée s’alluma sans que je m’en aperçoive alors que je regardais les tableaux accrochés au mur.
-Hippolyte je vous propose de visiter ma maison car des surprises à vous seul destinées vous attendent.
- J’aime beaucoup votre maison Elisabeth, la décoration de votre salon est un enchantement pour moi qui ai toujours rêvé d’une pareille demeure. Je découvre avec joie et étonnement que dans la bibliothèque vous avec le traité d’herpétologie générale de Dumesnil et Bibron que j’empruntais dans ma jeunesse au musée d’histoire naturelle de Rouen et le Diable Boiteux  de Lesage. C’est extraordinaire car je vois aussi un peu plus loin les fables de La Fontaine ou j’ai appris à lire. Comment est-ce possible ?
- Venez avec moi, continuons la visite, les surprises ne font que commencer.
Nous avons donc poursuivi la visite par la grande salle ou trônait une table de couvent en chêne brillant et ou deux couverts magnifiques étaient installés. La cuisine brillait de cuivres étincelants et la cuisinière ronronnait sous des cocottes en fonte d’où s’échappaient des parfums appétissants.
Le cellier était plein de jambons, saucissons délicieusement parfumés.
Le premier étage que j’atteignis avec de troubles pensées se révéla encore plus mystérieux. La première chambre ou je pénétrais comportais le grand lit que j’avais connu chez ma grand-mère, avec ses boules en cuivre et son édredon de soie dorée.
- Vous aimez cette chambre Hippolyte ?
- Je la découvre avec ravissement mais aussi un peu de crainte. Je me revois, enfant de 4 ans, à moitié étouffé par l’énorme édredon de ce lit. J’aimerais me pencher à la fenêtre et je n’ose pas. J’ai peur de revoir la procession de religieuses qui hante mes souvenirs.
- N’ayez pas peur, vous ne trouverez que la campagne, des vaches et une compagnie de pies habitantes régulières de mon jardin.
Un peu rassuré mais avec hésitation je me suis approché de la fenêtre et j’ai regardé ce jardin qu’on me décrivait sans réminiscence aucune.
- Ce sont peut-être des pies, mais des pies à la robe noire et blanche, avouez que c’est très évocateur des religieuses de mon souvenir.
Elisabeth ne me répondis rien, seul un léger sourire s’esquissa sur ses lèvres en découvrant de petites dents assez pointues.
Je passais dans la pièce suivante qui aurait du être une chambre d’ami mais qui était un bureau ou je découvris, à peine surpris les ordinateurs qui avaient jalonné ma carrière : Un Wang 720 C avec lequel j’ai commencé à programmer et qui a longtemps hanté mes rêves. Puis un Fontaine Informatique avec ses disquettes 8 pouces et son habillage orange. Ils étaient tous là, les Mercure, les IBM les ICL DRS300, les imprimantes Centronics. Je réalisais soudain qu’Elisabeth me promenait dans ma mémoire en faisant surgir les objets, les outils qui m’avaient accompagné pendant cinquante ans. Au moment de retourner dans le couloir pour continuer la visite des pièces suivantes j’eus très peur : et si maintenant j’allais retrouver les femmes que j’ai connues simplement ou aimées ? Je me retournais pour poser la question à Elisabeth mais celle-ci avait disparu. Je l’appelais mais personne ne me répondis. Je suis redescendu au rez-de-chaussée : personne. La maison était vide et soudain très froide, comme abandonnée. J’eus très peur et je rejoignis mon auto pour m’éloigner de cette maison à la fois trop mystérieuse et trop parlante à mon goût. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre. Elisabeth est…
Non, à vous de raconter qui est réellement Elisabeth car mon explication ne peut être la même que la votre. Et si votre explication semble s’accorder avec l’histoire, celle-ci sera un peu la votre.